Rêve....

Il déposa sur le sol ses affaires, devant lui se tenait un immense bâtiment au briques rosâtres, les herbes hautes barraient la route, notamment le chemin menant à la porte d'entré, l'endroit semblait totalement abandonné pourtant il en était certain, c'était ici qu'il devait se trouver. Il détourna son regard afin de croiser les lettres en or, "l'institution".
Après de nombreuse péripéties il réussit à rejoindre le hall d'entré, l'endroit baigné par quelques rayons de lumière laissait apparaître les particules de poussières suspendu dans le vide. Sa main caressa la rambarde en marbre des escaliers tandis qu'il continuait sa route, là ou ses pas semblaient vouloir le conduire.
Il arpenta les longs couloirs, examina avec attention les chiffres et ceci pendant une bonne demi heure. Ce n'est que devant le numéro "11" qu'il se stoppa net dans son élan, un sourire satisfait sur le visage. Il poussa la porte et s'engageât dans la chambre, les volet légèrement entrouvert laissait à peine voir l'endroit, quasiment aucun meuble, seul un lit et une table basse occupait l'endroit, poser avec soin, la photos, la même que dans ses souvenirs, poussiéreuse à l'exacte représentation. Cependant la pièce semblait sans vie, comme si la personne concerné par ses futurs évènements n'avait pas encore prit place dans l'histoire dont il avait rêvé.
Fatigué et éreinté par le voyage qu'il venait d'effectuer il laissa tomber ses affaires au pieds du lit et s'y laissa tomber, en moins de quelques minutes il dormait déjà d'un paisible sommeil.
Il était arrivé à destination....

Cela faisait des années, des mois que je n'étais pas retournée dans ma petite chambre que nous avions partagée, Océane et moi. Il me fallut quelques minutes avant de m'engager à rentrer dans la pièce. Elle était froide, poussiéreuse et plutôt sombre. Les matelas et les meubles avaient été déplacés depuis la dernière fois, ce qui ne me dérangeai pas outre mesure. C'était simplement une constatation.
Je tatonnais légèrement dans le noir et ouvris la fenêtre, puis les volets, histoire de laisser rentrer la lumière. La compagnie Dandelion devait m'attendre.
Mes courts cheveux acajou virevoltèrent légèrement dans un courant d'air et la porte de la chambre claqua violemment, détournant mon attention et postant mes yeux sur tout autre chose.
Un garçon aux cheveux rouges emmêlés était assoupis à terre et semblait lentement s'éveiller. Il avait l'air d'un vagabond, avec ses affaires déposées devant lui. Il ne devait plus avoir de chez lui. Un peu comme moi.
Le bruit de la porte semblait l'avoir réveillé et je l'observais, figée devant cet inconnu. Il me sembla convenu de placer quelques mots.

- Je... Pardon de vous avoir réveillé... Vous êtes dans ma chambre... Dis-je en souriant, légèrement amusée par la situation. Ce n'était pas un reproche, juste une remarque, mais je n'osai pas non plus quitter la pièce.
Il me semblait malgré tout que ce garçon n'aurait pas du être là. Que cet instant n'aurait pas du exister. Drôle d'idée.
En attendant qu'il me réponde, mes pupilles bleutées percèrent les siennes, d'un marron presque doré...

Il resta coite un long moment observant ses pommettes seyantes, ses grands yeux bleu, sa fine silhouette et la gène qu'il occasionnait en ayant dormi... dans sa chambre. Il se leva avec élégance, remis ses affaires en place dans son sac et la regarda pour la troisième fois de sa vie, bien sûr, s'il comptait ce rêve...

- Je suis désolé...

Bougonna t-il encore légèrement endormie, il frotta son œil gauche pour mieux se réveiller et s'immobilisa dans une posture parfaite, tel une statue de dieu de grec. Aucun sentiments n'était apparent sur ses traits, seul une profonde crainte, un profond désespoir. Il songea en premier lieu à cette jolie jeune fille, à son destin et au danger qu'elle allait encourir, comment devait-il se présenter? Et surtout comment aborder ce sujet plus qu'épineux?

- Je suis désolé, l'endroit semblait... inhabité et j'ai fait un long voyage alors je me suis assoupi. Je suis Takeshi Kyuso et vous êtes?

Il se tut jugeant préférable de savoir l'identitée de "son" inconnue avant d'aborder ses rêves et son don.

Elle le fixa, légèrement étonnée mais pas trop non plus. Elle avait déjà entendu que l'institution était le coin rêvé des SDF : des lits à dispositions et des dizaines et des dizaines de chambres libres et meublées, sans personne pour venir gâcher leur sommeil.

- Pas de soucis. Je m'appelle Leiko Kirsche, mais appelles moi Liko, je préfère.

J'affichais un sourire réjouis et me dirigeais ensuite vers l'armoire, en quête d'un quelque chose à récupérer, au cas où j'aurai oublié quelque chose dans la précipitation.

- Ca faisait très longtemps que je n'étais pas revenue ici vous savez. Je suis juste de passage dans cette ville, je travaille en temps que musicienne avec une troupe itinérante, ils font vraiment un travail fantastique. Vous devriez venir nous voir, je vous pairai un coup à boire. D'ailleurs, vous pouvez rester dans cette chambre, hein, je ne pense pas revenir ici, rien ne m'y retient.

Je me retournais et souris, refermant l'armoire vide derrière moi. Je croyais vraiment que ce jeune homme était sans domicile fixe et je lui parlais, autant pour lui faire de la compagnie, le détendre que l'inviter à manger un petit bout.
Je me mis alors à genoux à côté de lui et glissa ma tête sous le lit, inspectant un peu tous les coins de cette pièce.

- Je cherche un bracelet en faite... C'était ma soeur qui me l'avait offert, l'attache s'était défaite quand on m'a embarqué et je me suis toujours promise de revenir le chercher.

Je lui avais dis cela dans l'espoire qu'il sache où il était mais cela ne semblait pas être le cas.

- Je recherche ma soeur d'ailleurs, elle s'appelle Océane, je ne sais pas si vous la connaissez, elle a des cheveux roses, mais bon, la connaissant, elle a pu finir par se faire une couleur.

Je ris doucement et sortis un collier de mon débardeur, je lui montrais ensuite et l'ouvris en appuyant sur un petit crochet, on y vit alors une photo d'Océane, souriante, comme toujours. Il me sembla qu'il hocha négativement ma tête, mais ce qui m'importait le plus était qu'il la voit, ma soeur, ma seule raison d'être.

- Je pense que si je la retrouve, je reviendrai ici, vivre avec elle. Mais ce n'est qu'un rêve je crois... Comme elle d'ailleurs.

Mon regard se permit dans la contemplation du bracelet, gisant sur le parquet poussiéreux tandis que ma mâchoire se serra délicatement, remuant quelque chose de trop délicat en moi, trop brutalement.

Il l'écouta sans jamais l'interrompre, tout en se demandant pour qui elle le prenait, un sans abri sûrement, il soupira et voulus justifier sa venu ici, mais comment aurait-il pus, vous risquer de mourir? trop brutale..... Je suis venu vous sauvez? Un peu trop compte de fée, bref que pouvait-il lui dire, lui le parfait inconnu qui connaissait déjà une partie de sa vie. Il tritura ses doigts et après quelques seconde d'hésitation ramassa le bracelet par terre pour le lui tendre. C'était en observant le regard de la jeune fille qui l'avait remarqué le petit objet.

- Vous semblez toute retournée.....

Il lui sembla que le temps c'était arrêté lorsque ses main effleurèrent celle de la dénommé Liko, il se retrouva devant l'entrée du grand bâtiment, assis au côté d'une jeune fille au cheveux rose, la même que sur la photo, les même yeux bleu, le même visage, mais animé par autre chose que de la joie, de la tristesse... lui semblât-il.

- Vous devriez rester ici quelques jours, elle va bientôt arriver.... Ce n'est qu'une question d'heure.

Il se redressa passant une main dans ses cheveux avant de se diriger vers la fenêtre, les carreaux étaient couvert d'une couche de poussière qui rendait le paysage brumeux alors qu'on apercevais le bleu du ciel sans l'ombre d'un nuages. Il prit appuis sur la balustrade en bois et respira profondément avant de commencer son long discours.

- Je suis maudit comme vous, je peux... prédire l'avenir.... il n'y a pas si longtemps, j'ai rêvé de vôtre mort..... Soufflât-il. Ses propres mots sorti de sa bouche, lui firent l'effet d'une douche froide, son corps trembla de toute part tandis qu'il luttait pour continuer son récit.

- Si je suis ici, c'est avant tout pour vous aidez. Alors bien sûr, vous avez tout les droit de me prendre pour un fou... Peut être est-ce le cas, voir des choses que les autres ne peuvent percevoir, c'est sûrement de la folie.

Il soupira et s'approcha de la jeune fille qui ne semblait pas avoir l'ombre d'un doute, ses yeux brillaient d'une émotion mais pas de la peur. Takeshi comprit alors immédiatement, qu'ils ne vivaient pas dans le même monde, elle aurait dus le craindre lui et son récit, mais ce n'était pas le cas.
Son visage était à maintenant quelques centimètres du sien, son souffle balayait quelques mèche de ses cheveux ainsi que ses pommettes, son visage à la fois mature et enfantin. Il lui tendit la main.

- M'autorisez vous à vous surveiller, pendant quelques temps, je me ferais discret.

Quand ce jeune homme m'annonça ma mort prochaine, ce n'était pas réellement la peur qui m'assaillait. C'était plus... L'espoir. Celui que penser qu'un jour, tout cela s'arrêterait, cette vie vide, sans Océane à mes côtés, ces sourires bien trop souvent faux, des regards bien trop souvent perdus. En réalité, je pensais à autre chose, bien autre chose.

- Savez vous si j'étais seule? Avant de mourir? Si j'avais retrouvé Océane?

Ma question sembla le prendre de cours, car je ne répondais toujours pas à la sienne. Je pris sa main et la reposa contre lui en souriant.

- Vous savez, j'ai toujours su que tout cela finirait un jour. À la naissance, nous sommes destinés à mourir. J'ai toujours fais ce que j'ai souhaité en entrant ici et tout cela fut une bénédiction. Mais je ne veux pas vous contraindre à m'aider par simple raison que vous ayez vu ce qu'il allait m'arriver. Nous le voyons tous au final, mais vous, avec apparemment une meilleure précision. Mais si cela peut vous aider vous, alors j'accepterai. Merci de m'avoir prévenue en tous cas.

Je lâchais ses doigts et préférais m'asseoir sur ce qui était avant mon lit.

- C'était la chambre dans laquelle j'étais avec Océane. J'invoque les âmes des morts et les matérialises. Elle, contrôlait les rêves. Nous ne sommes pas si différents au final. Mais avez vous vu Océane ?

Cette fois-ci je le laissais parler, car je voulais vraiment, vraiment connaître sa réponse...

Il se laissa tomber sur le lit, tout en riant aux éclats de son insouciance, elle n'avait pas encore comprit ce qu'était la vie visiblement, et bien que cela aurait du le rendre bougon cette nouvelle ne fit qu'enchanté Takeshi qui posa un regard compatissant sur la demoiselle.

- Bien sûr qu'il a une fin à tout, mais quel est l'intérêt de connaître la fin si on ne peut pas agir? Met toi à la place des gens qui t'aime et pense à la peine que tu leur causera en disparaissant définitivement, sans aucun moyen de retour. Ne t'a ton jamais dit cette phrase "tu pourrait être le monde de quelqu'un. Alors ne commet jamais d'acte insensé." Ne te résigne jamais a accepter la mort, comme si elle était une fatalité qu'on ne peut éviter. Elle reviendra à tes côtés, cette jolie jeune fille, qui semble ne vivre que pour toi...

Les yeux clos et la respiration lente, il se contenta d'écouter les murmures du vent tandis qu'il comprenait que sa tâche serait ardue. Il devait aussi lui faire comprendre son point de vue et les raisons d'une tel implication dans la vie d'une parfaite inconnue.

- Je ne peux pas ignorer mes visions, elles reviennent me hanter et je ne supporterait pas d'avoir la mort de quelqu'un de plus sur la conscience....

Il soupira et ajouta.

- Mais ne t'inquiète pas une fois ma tâche accomplis je partirais.

Je regroupais mes genoux contre mon torse et passa mes bras autour de ceux-ci, souriant tranquillement.

- Vous avez raison, Océane est mon monde. Je vis pour elle. Mais vous savez, elle est partie. Elle m'a quitté sans me dire au revoir, elle a désiré que nos deux mondes se séparent. Elle a voulu ne plus avoir à dépendre de moi. Et même si je suis son monde, elle ne pourrait pas savoir que je ne suis plus là, que je suis morte. Elle pourrait encore et toujours fuir un mirage, ou enfin réussir à le semer. Je ne dis pas que je désir mourir, non, mais juste que ma vie n'a plus toute son importance. Je suis une fleur sans terre, je suis un nuage sans mer. Je ne peux exister sans autre chose. Cet autre chose, c'est elle. Mais je serai d'accord que vous m'aidiez, seulement si vous serez sûr qu'un jour, maintenant ou plus tard, je la reverrait. Car même s'il y a une chance, aussi infime soit-elle, je désire la saisir.

Je le regardait, avec une lueur étrange dans les yeux. L'espoir, comme celle de tout à l'heure. Puis une sorte de déclic se fit en moi. Si ma mort survenait avant que je vois Océane? Avant que je respire son odeur? Avant que je la serre dans mes bras? Non, non, il ne fallait pas que je meurs, pas tout de suite.

- Protégez moi. Dis-je.

Le silence se fit légèrement pesant et je fronçais les sourcils, je finis alors par lui poser la question qui me brûlait les lèvres.

- Avez vous vu à quoi ressemblait celui qui désirait me tuer?

Il observa le ciel se noircir tandis qu'elle exprimait son point de vue. Bien qu'il ne pouvait la comprendre, car il n'avait jamais vécu pour qui que se soit, il supposa que sa réaction était banale, digne d'un parfaite être humain.

-Non je ne l'ai pas vue, je n'ai aucune idée de qui il est, ni pourquoi toi...

Soudain il se tut, songeant au faite qu'il avait vus son reflet dans les morceau de vitres éparpillé sur le sol. Il était présent, il serait présent et si le noir qu'il l'avait enveloppé n'était autre que sa propre fin, et si jamais ce n'était pas à elle en particulier mais à tous les maudits que cette silhouette en avait après.
Il fouilla négligemment dans son sac jetant au sol un paquet de bonbons, des canettes de soda et une pomme, ainsi que des crayons et autres papier griffonné. Il contempla soigneusement la couverture en cuir noir d'un carnet relier à l'aide d'un ruban blanc, il posa celui ci soigneusement sur le lit et continua ses recherches avant de tomber sur ce qu'il cherchait. Un vieux journal au page jaunis datant de a peine deux ans, il pointa la une ou une liste de noms et de photos était présenté, le titre n'était autre que "Mort au maudits".

- Nous ne devons négliger aucune piste, ce peut très bien être l'état qui a décidé d'en finir. Avez vous d'autre ennemis?

Il saisit son carnet qu'il ouvrit à peu près au quart et notifia une date ainsi qu'une note. Il y marque notamment l'évocation des maudits dans le journal. La pointe du stylo suspendu dans le vide il attendait qu'elle lui réponde. Par instinct ses yeux se posèrent sur la page gauche du carnet ou était rédigé précisément la description de son rêve, à savoir la mort de cette jeune fille.

Je réfléchis pendant longtemps. Des ennemis? Il ne me semblais pas en avoir, j'avais toujours été d'une nature très amicale, mais des gens qui n'aimaient pas les maudits, il y en avait, oui.

- Hm, nous avons eu Franck, c'était un maudit, comme nous, mais il était désireux de tous nous tuer. Puis nous nous sommes éparpillés, donc au final, nous ne l'avons plus revu. Mon père est en vie, mais il m'a abandonnée petite. Les pouvoirs de ma mère le dégoûtaient et quand il a su qu'elle me les transmetteraient il ne l'a pas supporté et est partit. Il peut donc toujours vouloir mettre fin à mes jours... Plus tous les antagonistes... Ca fait pas mal de monde hein.

Et au fur et à mesure que je réfléchissais, je me rendais compte que deux personnes c'était déjà de trop. Et puis, il y avait tous les antagonistes qui seraient susseptibles de me tuer.
Je piquais la pomme de Takeshi et croqua dedans, savourant avec délice son bon goût~

- Et bien... en effet.

Il inclina le visage souriant et confiant, il suffisait de se préparer à toutes éventualités, d'analyser ce rêve en profondeur et d'y noter le moindre détail. Finalement même en retournant la situation dans tous les angles ils se retrouvaient dans une situation bien compliquée.

- Hum.....

Il ne savait plus quoi dire, ni quoi penser, mais de toute évidence elle ne pouvait pas retourner auprès de sa troupe tant que cette affaire ne serait pas réglée, il était même essentiel qu'elle ne quitte pas cette chambre, ou alors fuir... Mais de toute évidence elle ne le désirait pas, tant que cette fille ne serait pas revenue.

Nous ne pouvons qu'attendre alors!

Il se laissa tomber sur le lit et une fois allongé ferma les yeux pour faire le vide. Il imaginait qu'une autre vision aurait été d'une aide précieuse mais ce n'était pas une partie de plaisir que de forcer le destin.

- Puis-je?

Il retira le bandeau qui lui couvrait l'œil droit et tendit sa main à la jeune fille pour que celle ci lui donne la sienne. Il avait besoin de d'avantages de détails et d'informations. C'était une question de temps et s'il avait put Takeshi aurait évité cette manœuvre.

J'étais réellement fascinée par son oeil. Je posais ma pomme (enfin sa pomme, hein), frotta mes mains contre mes genoux pour les rendre moins moites, toussa de manière à me mettre plus à l'aise et posa ma main dans la sienne.
Je ne savais ni si ce geste avait été utile ou si Takeshi voyait ou sentait quelque chose.
Je restai donc ainsi, muette et curieuse, à l'affut de n'importe quel signe me permettant de comprendre et de saisir l'essence même de son pouvoir. J'étais curieuse de savoir comment il procédait. Après tout nous avions tous développés des manières différentes d'intéragir. Il me fallait sentir le vent et fermer les yeux, me sentir tout simplement bien tandis qu'il lui fallait toucher les gens.
Les maudits m'avaient toujours fasciné, en fin de compte, mais je n'osais ni parler ni bouger, de peur de le perturber.

Takeshi ce laissa porter par ce contact, mais étrangement, bien qu'il revu ce rêve, il ne nota rien de plus important à ce qu'il connaissait déjà. Mal à l'aise de cette situation et de ce geste il retira vivement sa main pour retrouver un peu contenance et replaça son bandeau sur son oeil.

- Je suis désolé, on va devoir faire avec le peu de renseignements que l'on a.

Il se leva et attrapa ses affaires pour quitter la pièce. Le couloir était désormais plus sombre au fur et à mesure que le soleil déclinait dans le ciel. il poussa la porte face à la chambre de Liko et s'y installa. Il arracha les rideaux et contempla l'endroit qui était encore plus vide que le précédent. Seul un lit meublait la petite chambre et il s'en contenterait. Dans un soupir d'agacement il jeta son sac au pieds du lit et se jeta dans celui ci.

J'étais étrangement fatiguée et me glissais dans mes draps, laissant la porte ouverte pour garder un oeil sur Takeshi, légèrement apeurée.
Mes paupières se faisaient lourdes tout comme tout mon corps et je ne me rendis compte que quelques heures plus tard que je n'arriverai pas à m'endormir ainsi. Mes doigts tremblaient et mon coeur battait plutôt vite.
J'étais apeurée. Effrayée de devoir dormir seule, de peut-être tomber sur quelqu'un qui pourrait me tuer si facilement. Je finis par me lever pour trouver un peu de réconfort, et de sécurité.

Je regardai le long couloir noir et eu un long frisson le long de l'échine. Je courrus alors sur seulement deux mètres et me mis à tater les meubles, dans l'espoir de trouver Takeshi.

- Takeshi? Murmurai-je, avec l'espoir qu'il m'entende. Takeshi...?

Il dormait. Cette situation, cette atmosphère pesante, ne semblait pas le troubler dans sa recherche du sommeil. Je finis alors par grimper dans son lit, et me collais à ses pieds, le corps en boule, comme un animal cherchant la sécurité et le réconfort humain.
Soudain, je m'endormis.

Takeshi se réveilla au beau milieu de la nuit, les rideaux gisaient par terre tel de vieux chiffons. A travers la crasse des vitres il aperçus la lune plus ou moins ronde. Un sentiments d'effarement et de crainte l'envahit quand il songeas à la jeune fille et au rêve qu'il avait fait. Il aurait aimé que pour une fois dans sa vie, une de ses visions prévoient autre chose que le malheur, il aurait aimé entrevoir autre chose que la mort. Un frisson parcouru son corps tendu, le visage blafard il prit une profonde inspiration, cet alors qu'il la remarqua, Liko, roulée en boule au bout de son lit, un sourire bienveillant vient éclairer son teint livide. Spontanément il se leva et rapporta une couverture qu'il déposa sur les épaules de la demoiselle. Son coeur battait étrangement vite et pourtant, ses démons étaient à présent bien loins.

- Fait de beau rêve.

Chuchota t-il a son oreille. Il resta éveillé presque toute la nuit, observant le visage de la jeune fille, sa peau poudreuse et parfaite, ses lèvres charnues, ses sourcils légèrement froncés et parfois le sourire qu'elle affichait. Il songeas à la vie qui l'attendait, aux malheurs qui l'assailleraient. Il devait l'aider, il devait la secourir, tout son corps souhaitait la soulager de ce poids. Ses pensées étaient comme attirer par la vie de cet être qu'il ne conaissait pas et pourtant auquel il tenait déjà... peut être trop... Takeshi n'aimait pas s'impliquer dans la vie d'autruit, trop de peine, trop de risques, trop de doute, c'était comme remettre sa propre existence en question.
Au petit matin il se changeas rapidement et parti faire quelques courses, lorsqu'il retourna à la chambre Liko dormait toujours paisiblement, il déposa sur la petite table de nuit des croissants chaud et une tasse de café fumante. Il ne savait pas vraiment si elle aimerait cela, mais qu'importe. Il s'installa sur le rebord de la fenètre, gobelet en main.

Il ne me fallut que quelques minutes pour ouvrir un oeil, alléchée par l'odeur délicieuse des croissants et du café du matin. Bien que je détestait le goût de ce dernier, j'adorai son odeur.
Ce fut donc dans un mugissement plaintif que je me mis à m'étirer de tout mon long, poussant à mes pieds ma couette froissée ainsi que l'oreiller. Je me mis à bailler et tendis le bras en espérant attraper l'un des croissants et fut largement satisfaite lorsque ma tâche fut accomplie.
Je grignotais alors la pâtisserie en commençant par les deux extrémités et, tout en mangeant les miettes tombées sur le matelas où j'étais encore allongée, je dédaignais enfin redresser la tête, plissant les yeux face à la lumière derrière Takeshi.

- Ohayo. Dis-je d'une voix encore roque.

Je m'essuyai la bouche et me redressais enfin, encore dans le "brouillard". J'étais à la fois las et fatiguée, et tout en balançant mes jambes qui foulaient presque le sol, je poussai un immense bâillement en me tassant sur moi même.

Il me fallut peu de temps pour me diriger vers la salle de bain et m'asperger le visage d'eau. Je retournais ensuite immédiatement m'asseoir, entamant un autre croissant, tout naturellement.

- Vous en voulez?

Demandai-je en levant en l'air le croissant déjà croqué, les yeux légèrement écarquillés et les sourcils relevés.

[Bonne vacances & bon petit déjeuner! xD]

Takeshi la regardait avaler ses croissants, ses yeux brillaient d'admiration pour cette fille qui hésitait visiblement entre l'enfant et l'adulte. Liko n'était sans doute pas tout à fait prête pour quitter ses gestes simples et attendrissant, cependant bien au delà des gestes mais à sa façon de communiquer et de penser elle était mûr et adulte. Il sourit en songeant à cette jeune femme prisonnière de ses démons, le garçon imaginait bien les raisons qui la poussait à être ainsi, elle, cette fille au long cheveux rose, cependant il doutait qu'un quelconque changement l'empêche de reprendre sa place dans le coeur de son amie, elles étaient visiblement liées par quelques chose de puissant un lien aussi profond que celui du sang.

- Non merci, mange je les ai acheté pour toi.

Rit-il pour la première fois, cela faisait du bien, et étrangement alors qu'il était voué à rester ici pendant longtemps, Takeshi ne regrettait pas les routes poussièreuses riches de rencontres et de paysages. Forcé de mener cette vie il avait finalement apprécié cette liberté et frivolité, loins des obligations et des choix le destin était semble t-il tout tracé. Bien sûr, cela en aurait agacé plus d'un, mais lui ne pourrait plus songer à la vie sans ce quotidien, sauf peut être maintenant, en sa compagnie particulièrement, Liko, à la fois attachante et déroutante, il ne l'a comprendrait jamais pleinement...

- Nous pourrions nous tutoyer je pense...... Etant donné que nous allons passer du temps ensembles et que je suis censsé te sauver la vie.

Il y avait une pointe d'ironie dans son ton, mais aussi de désinvolture, après tout la demoiselle était peut être polie, mais lui ne respectait ni les coutumes ni la politesse. Passant une mains dans ses cheveux , il détourna son regard de la dîte Liko et fixa le ciel. Un oiseau déployait ses ailes dans l'étendu bleu parsemé de tâches poudreuses. Subitement, il se prit à jalouser cette être qui pouvait survoler la terre sans jamais demander son reste au monde.