Arrivé de la Sadique

[Bon eh ben je te rejoins hein vu que personne ne répond -_-']
Talulah avait quitté depuis peu son frère Kuchiki, et venait d'apprendre qu'elle était envoyée à l'Institution... Encore sous le fait du choc, ses yeux étaient tous rouges d'avoir pleuré après la séparation avec son frère... Elle ne pouvait vivre avec lui car il avait pris la malédiction d'un autre Maudit en protégeant Talulah, et le résultat était qu'il se nourissait de la joie et du bonheur de quiconque l'entourait, et pour le bonheur de sa soeur il partit vivre en tant qu'Hermite loin d'elle et du monde...
Elle avait préparé une valise rapidement et était sure d'avoir oublié un tas de choses; mais peu lui importait. En fait, elle était plus malheureuse sans son frère qu'avec lui et sa malédiction... Qu'allait elle faire ici, dans ce gigantesque bâtiment, sans Kuchiki? Une larme roula sur son visage pas encore réveillé... Elle avait enfilé un débardeur rouge vif par dessus un pantacourt blanc avec des chaussures de la même couleur que son T shirt; on pouvait voir sur sa joue la trace de son pull sur lequel elle avait posé sa tête lors du voyage... Elle avait sauté dans le premier train qui partait en direction de l'Institution, à 3h du matin... Alors, exténuée, elle s'assit sur le premier banc qu'elle vit à l'intérieur du grand Hall de l'Institution et posa sa valise et son petit sac à ses côtés... La jeune fille laissa tomber sa tête en arrière, et cette dernière tapa sur le mur... Elle soupira profondément puis ferma les yeux... L'image de Kuchiki apparaissait sans cesse devant ses yeux; elle en avait vraiment assez, en plus le hall était désert et il n'y avait personne pour l'accueillir. Elle était surement arrivée lors d'une heure de cours; alors elle prit son calepin, une gomme et un crayon puis dessina une belle pomme rouge qui se matérialisa instantanément, de la même taille que son dessin; car elle matérialisait ses dessins, soite, mais en grandeur nature... Elle croqua sans émotion dans la pomme, et se forca à bien mâcher, car elle n'avait rien avalé depuis deux jours... Talulah plia les jambes pour les mettre sur le banc et mettre sa tête remplie de songes et de tristesse dessus...
Elle entendit des pas résonner dans le grand Hall; mais elle ne se donna pas la peine de relever la tête... C'était sans importance... Tout était sans importance... La jeune fille tira de sa poche un numéro écrit de l'écriture griffonnée de Kuchiki, sur un papier froissé. Elle le contempla sans rien dire, et se demandant comment elle allait le contacter, car elle n'avait pas de portable, et elle n'avait pas vu de cabines téléphoniques... Elle resta ainsi à admirer le vieux bout de papier d'un regard vide, et privé d'autre d'emotion que la tristesse et la nostalgie, sans prêter attention à la jeune fille qui se trouvait à son opposé dans la salle...

Lula releva la tête brusquement. Cela lui faisait bizarre d'entendre une voix autre que celle de Kuchiki, mais elle répondit d'une voix étrange...

Heu... Salut...

Aïkihira ne lui faisait pas vraiment peur, et elle observait curieusement ses yeux... Un léger sourire vint seposer sur ses lèvres tandis qu'elle se décalait sur le banc pour faire une place à l'inconnue... Elle rangea en même temps son bout de papier, et au moment de le mettre dans sa poche elle eut une soudaine envie de parler avec cette jeune femme. Juste envie de s'exprimer, et de partager des idées. Au pire elle se ferait envoyer sur les roses, mais elle aurait parlé...

Tu as passé une bonne journée?

La question était plutôt idiote certes, mais elle voulait être plus loquace que "Comment t'appelles tu?"... Elle se contenta d'admirer Aïkihira pour son calme et de lui avoir adressé la parole... Elle lui rappellait Kuchiki. A l'extérieur, mieux vallait les craindre, avec leur regard noir, mais au fond, elle savait qu'ils étaient tous deux gentils et bons... Une intuition, sans doute. Kuchiki lui avait toujours dit de ne pas se fier aux apparences. Elle se rappellait quand ils allaient ensemble acheter de quoi manger à l'épicerie du coin, un vieil homme était toujours dans la boutique, et il était marqué d'une tache de vin, sur son visage. Lula, intriguée, tirait à chaque fois la manche de son grand frère...Regarde, il est bizarre... Pour se prendre une tape sur la tête; et ensuite, Kuchiki la fesait s'excuser auprès du vieil homme qui caressait la petite tête de Lula... Il était en fait adorable, malgré les apparences... C'est ainsi que Lula apprit la leçon, et ne se laissa pas abbatre par le regard percant de Aïkihira, mais lui sourit aimablement...

Lula sourit machinalement.

Non, moi nonplus. Je viens de quitter mon frère, soit la seule famille qui me restait...

Elle n'eut pas vraiment de réaction lorsque les yeux de Aïkhira changèrent de couleur; elle était plutôt indifférente et plongée dans ses pensées, loin, avec Kuchiki. Mais lorsqu'elle regardait la jeune femme, elle semblait l'oublier un peu, distraite par sa curiosité... Ce qu'elle fit dans les secondes qui suivirent. Dans les yeux de Talulah, il y avait comme une petite flamme, de vie, de joie, de bonheur; mais elle semblait éteinte, elle frémissait faiblement, et peut être attendait elle de quoi rallumer cette flamme... Lula passa sa main dans ses courts cheveux bleu clair, histoire de les remettre à peu près en arrière; mais en vain, ils retombèrent. C'était son frère qui les lui avait coupés, au couteau. Avant, elle avait de longs cheveux qui lui arrivaient en bas du dos, et puis un jour,dans sa rage, Kuchiki les lui coupa comme elle les a aujourd'hui. Simplement, il s'était levé, puis avait dégainé un couteau de cuisine en s'approchant de Lula. Sur le moment elle n'avait pas la force de crier tellement la peur l'envahissait, tandis qu'il approchait son couteau vers sa nuque, puis, un petit bruit métallique se fit entendre, un un tas de cheveux bleus tomba sans bruit sur le sol. Après quoi Kuchiki sortit de la pièce en laissant tomber le couteau sur le sol et laissa un moment seule Lula, qui pleurait à chaudes larmes. Elle avait vécu plusieurs situations de ce genre, mais celle ci la marqua à vie. Comme on marque une vache au fer, elle gardera à jamais cette cicatrice... Mais seulement elle voulait, oublier Kuchiki; c'était le seul moyen pour elle de vivre heureuse. Elle sortit son calepin une nouvelle fois avec un crayon et une gomme, puis proposa quelque chose à manger à Aïkhira, ayant l'apétit ouvert par sa pomme de tantôt... Oui, il fallait qu'elle l'oublie.

Lula baissa la tête, confuse. Elle s'était pourtant dit que personne ne pouvait être plus malheureux qu'elle. Il fallait seulement ouvrir les yeux et regarder autour d'elle, ce qu'elle fit rarement en présence de son frère. Ah non pas lui! Elle allait s'arracher les cheveux à force de penser à lui! Lorsqu'elle vit une larme, plus précisément une goutte de sang, elle fit une esquisse d'un mouchoir en tissu tout simple, avec comme motif un petit poussin touffu de jeunes plumes... Il sortit de la feuille comme par enchantement, devenant en relief et de plus en plus réel lorsqu'elle releva la pointe de sa mine plombée de son crayon. Son moral aussi était plombé... Elle tendit sans mot dire le mouchoir à la jeune femme en s'excusant à moitier, honteuse d'elle même...

Je... Excuse moi... Tiens.

Elle trouvait le changement de couleur de ses yeux assez beau. Le teint bleuté soulignaient les traits fins de Aïkhira tandis que le rouge faisait resortir ses longs cheveux de la même couleur... Elle avait terriblement envie de croquer (faire un croquis hein -_- je suis pas canibale) la jeune inconnue, mais simplement un sourire naturel illumireait son visage et le dessin serait dix fois mieux... Elle attendrait le jour, le moment où un sourire se dessinera sur les lèvres de Aïkhira...

Après quelques minutes de silence gêné, Talulah se redressa un peu, puis parvint à se lever du banc. Elle fit un pas, puis un deuxième, et enfin elle tourna les talons en direction de Aïkhira. Elle resta ainsi quelques secondes sans rien dire puis se décida à déclarer

J'ai vu un parc pas loin d'ici. Tu veux y aller avec moi?

S'aérer l'esprit. Exactement ce dont elle avait besoin en ce moment. Oublier ses soucis, se refaire une nouvelle vie. Sans doute qu'on la prendrait pour une folle, mais c'est ce qu'elle souhaitait, repartir à nouveau, et même à la limite oublier Kuchiki une bonne fois pour toutes. Lula faisait rimer Kuchiki avec désespoir, après tant de temps à souffrir en sa présence. De plus c'était de sa faute s'il était devenu ainsi, et elle culpabilisait chaque jour en sa présence un peu plus. Elle se laissait aller, souriait un peu moins, perdait de sa vivacité. Elle avait même cessé de suivre ses cours de ballet, sa vraie passion et sa seconde raison de vivre. De ces jours elle s'entrainait seule, devant un miroir acheté à cet effet. Oui, elle avait terriblement besoin de s'aérer, mais elle avait aussi besoin de parler, ou de se confier à quelqu'un d'autre qu'une peluche miteuse reçue à sa naissance par un parain qu'elle n'avait jamais vu...